La vidéo semble être devenue reine. TV caracolant toujours en tête des média, explosion des Youtubers, webséries, appli, replay, VOD et streaming ou téléchargement… le format a envahi tous nos écrans et nos habitudes.
Quid alors de la magie de la voix, de cet imaginaire que l’on développe instinctivement autour d’une voix entendue sans visualiser le locuteur ou la locutrice, au bout du fil, au bout des ondes ou au bout du monde ?
L’audio en crise ?
Si la musique reste un contenu phare, pour le reste, le format audio paraissait avoir du plomb dans l’aile en France : baisse d’audience voire crise de foi dans certaines grandes radios, perte d’auditeurs pour le média radio au global malgré un temps d’écoute en légère hausse, train d’économies et arrêt des longues ondes pour certains… Les impacts du plan d’accélération de la Radio Numérique Terrestre se font attendre.
De plus, même les émissions radio sont désormais filmées. Ce qui n’apporte pas nécessairement un contenu additionnel pertinent, mais illustre une réponse mécanique au diktat de la vidéo : il faut produire de la vidéo à tout prix, quitte à montrer les intervenants lisant leur texte devant un micro (sic).
L’essor des podcasts
Des études parues ces derniers jours* soulignent le « retour en grâce » des podcasts audio : pratique, portable, ce format trouve l’adhésion du public.
Par ailleurs, face à une consommation 10 fois plus importante de podcasts audio sur appareils Apple, dotés d’applis dédiées, que sur Android, pourtant massivement plus présent, Google vient d’annoncer une nouvelle stratégie de grande envergure sur les podcasts. Il ambitionne d’en doubler le nombre d’auditeurs dans le monde dans les prochaines années. En facilitant la recherche et l’abonnement à des podcasts directement dans Google sans appli, en parallèle du développement de leurs assistants vocaux Google Home.
Plus près de nous, des initiatives intéressantes de plateformes podcasts sur abonnement voient le jour, comme le Boxsons de Pascale Clark, avec des formats inédits.
L’envol du livre audio
2017 a également marqué une augmentation record des ventes de livres audio aux Etats-Unis et la Chine y consacre de nombreux salons dédiés. Google Play Books arrive sur le marché, et les éditeurs y voient un développement incontournable, car ce format n’est plus désormais réservé aux malvoyants. Là encore, la facilité d’accès, la portabilité, l’encombrement nul, et l’écoute en tous lieux (voiture, transport, domicile) sont autant de bénéfices pertinents.
Le rapprochement Audible (Amazon) et Mondadori signale un essor idoine en Europe. La sacralisation du papier spécifique au marché français risque de fondre devant l’augmentation de l’offre, mais aussi et surtout la diminution du prix des audiobooks, qui restait un frein important, et conquérir les nombreux auditeurs de podcasts.
Alors, la vidéo sera-t-elle détrônée demain par l’audio ?
A vous la parole !
* Sources CoMarketing News, CB Expert, Stratégies, Mediamétrie
Audio killed the video star? 😀