Télétravail, travail et collectif : le point à date

Ce mois-ci, le sujet du rapport au travail et au collectif est au cœur de grandes analyses, au-delà de la célébration du collectif et de la performance à travers le rugby. Dirigeants, employés et chercheurs se penchent aux quatre coins du monde à leur chevet et réfléchissent à un équilibre. En voici quelques pépites et enseignements.

La fin du télétravail ?

Coup de tonnerre dans un ciel apparemment bleu. Un récent article du Figaro annonce la fin du télétravail qui s’amorce dans le secteur même qui l’avait “inventé” : la tech aux Etats-Unis. A telle enseigne qu’il titre “Le grand rétropédalage des géants de la tech aux États-Unis”.

Pendant près de 3 ans, ils avaient prôné les avantages du 100% distanciel qu’ils avaient choisi d’appliquer. Entre autres, Mark Zuckerberg, avait annoncé en 2020 que “d’ici 5 à 10 ans 50% des employés de Facebook [bosseraient entièrement] de chez eux”.

 Aujourd’hui, le même Zuckerberg déclare que finalement le présentiel permet de “travailler plus efficacement”. Le fondateur de ChatGPT parle du télétravail comme “l’une des pires erreurs de l’industrie de la tech” et, le PDG de Zoom dit qu’il “est tout simplement impossible d’avoir une bonne conversation lors de réunions à distance”. Dont acte : les géants de la tech cherchent désormais à ramener leurs employés au bureau 2 à 3 jours par semaine.
Résultat : selon LinkedIn, cité par Le Figaro, aux US “en mai 2O23 une offre d’emploi sur 9 prévoyait du télétravail contre une sur 5 en mars 2022”.

C’est un moins grand choc qui s’annonce certes pour la France, qui n’avait pas été aussi loin que le monde anglo-saxon sur le sujet. Alors qu’aux US, UK et Canada on compte plus d’1,5 jour de TT par salarié et par semaine, en France nous n’en sommes qu’à 0,7 jour. Ce chiffre recouvre dans les faits des réalités très disparates, entre l’Ile-de-France et les cadres et managers caracolant en tête et une grande part de la population active n’y ayant tout simplement pas accès.

Evolution du rapport au travail et au management

En parallèle, l’IFOP et l’Institut Jean Jaurès éditent une compilation de nombreuses études concernant les nouvelles tendances en France du rapport au travail post-Covid. Télétravail, management, reconnaissance, santé…. avec le recul nécessaire par rapport aux bouleversements court terme issus de la crise COVID., et un regard sur nos voisins. Nous en avons extrait quelques grandes lignes.

Côté salariés, la place du travail se révèle moins structurante et centrale dans leur vie, la recherche d’épanouissement et de sens à court terme, la souplesse d’organisation, l’ouverture plus grande au changement sont autant de signaux qui témoignent de la forte évolution de l’état d’esprit d’une grande partie des salariés en seulement deux ans.

Si le travail reste très important (pour 86 % d’entre eux), il est passé derrière les loisirs. On observe ainsi, en parallèle de la recherche de loisirs, une certaine défiance ou désaffection à l’égard des institutions, de la politique, de la religion et de l’emploi. Ceci s’explique pour partie par un caractère plus insécurisant, en perte de vitesse sur l’épanouissement individuel au sein du collectif, qui est recherché par d’autres biais que l’emploi, et par la distanciation vis-à-vis des entreprises, accrue par la distanciation physique née des confinements puis de l’instauration du télétravail, ainsi que l’accroissement des rapports non salariés. Ainsi, les salariés n’hésitent plus à refuser les excès du monde « corporate » et à signaler les comportements managériaux abusifs.

Dans ce contexte, le télétravail y est globalement vu comme positif, et une modalité souhaitée par nombre d’entre eux. Ainsi, les souhaits de télétravail restent forts – 1,8 jour par semaine en moyenne sont souhaités, mais cette attente reste la plus basse d’Europe -, afin de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et les attentes d’accompagnement par les populations qui n’y ont pas eu accès s’avèrent tout aussi fortes. La France marque d’ailleurs un retard notable par rapport à ses voisins européens à ce titre.

Côté management,  les managers sont considérés comme le vecteur le plus important de reconnaissance en entreprise, et les attentes vis-à-vis des managers de proximité, devenus centraux, sont élevées. Ces mêmes managers sont en attente de plus de reconnaissance eux aussi. Ecoute et reconnaissance y sont identifiées comme deux piliers essentiels des compétences managériales, tant vis-à-vis des membres de l’équipe que des managers eux-mêmes par leur hiérarchie, et rendus plus difficiles par la distanciation. Le management participatif, permettant aux individus de devenir acteurs des transformations à l’œuvre, est également identifié comme un levier majeur.

Picto_Ecoute_AURATORIA_negOn y note également en point de vigilance que plus l’équipe est importante, plus un accompagnement de proximité est nécessaire, mais également plus les managers sont en difficulté, voire en souffrance. Devenir manager a, de facto, perdu de son prestige et de son attractivité.

En termes de recrutement, on note l’importance de la fidélisation des équipes face à des difficultés inédites de recrutement et à l’augmentation du nombre de démissions.

En bref, le rapport au travail des Français en 2023 s’inscrit dans une transformation globale des symboles de réussite professionnelle. La crise sanitaire a joué un rôle de catalyseur et braqué les projecteurs sur cette évolution, mais les facteurs profonds sont à rechercher sur le temps long. Ce désengagement relatif s’explique par la progression de comportements individualistes, couplés à une défiance institutionnelle généralisée qui dépasse le cadre du travail, ainsi qu’une moindre identification statutaire envers les entreprises.

Pour autant, ce rapport n’est pas sans nuances ni ambivalences. Si la démotivation d’une part croissante des salariés est avérée, elle s’accompagne toujours d’une implication soutenue, alors même que la reconnaissance perçue demeure source de frustration.

Le croisement de ces rapports et analyses indiquent ainsi des pistes de solutions : actions d’accompagnement et de prévoyance des risques psycho-sociaux, formation personnalisée des managers et des salariés associée à de réelles évolutions, la possibilités de mobilités internes, l’accès au télétravail, l’écoute, la proximité et la reconnaissance vis-à-vis des salariés comme des managers.

Le collectif vu par les scientifiques : un incontournable

Cet été se tenaient Les Estivales de la Sorbonne, rassemblant dans le havre de paix parisien du Cloître des Cordeliers chercheurs et professionnels, dans une interrogation commune et pluridisciplinaire au sujet du collectif, au prisme de notre rapport au monde, à la santé, aux arts et à la culture. Physiciens, géographes, philosophes, sociologues, dirigeants et artistes convergent sur des constats, observations et conclusions communs.

En particulier, la notion du collectif et de sa nécessaire collaboration se retrouve et est étudiée aussi bien au niveau cellulaire qu’au sein des minéraux, des atomes, des espèces vivantes. L’observation pluridisciplinaire qui en résulte est que tout est collectif, y compris un individu qui est constitué de collectif.

Le constat est simple : la coopération au sein d’un collectif assure, en particulier au vivant, la survie, l’apprentissage, la transmission, la prolifération, la créativité, l’adaptation et la santé. Car la coupure du collectif, l’isolement ou l’arrêt de la collaboration son fatals à l’individu autant qu’à l’entité. Côté humain, maladies comme effondrements de civilisations ont cette cause en commun.

Les scientifiques observent que dans toute organisation robuste, la spécialisation est mise en place, et au-delà de cette spécialisation, toute fonction est double, c’est-à-dire qu’en cas de défaillance d’un individu au sein du collectif un autre peut assurer le fonctionnement du collectif dans sa spécialité. Le collectif rend service à l’individu, qui rend service au collectif, et c’est cette interdépendance d'”exploitation” qui en assure la solidité et la longévité, tout comme l’adaptation à un environnement changeant requiert des liens solides entre individus du collectif, et également des alliances avec d’autres entités.

La survie des entités dépend par ailleurs du partage total des ressources, car l’individu seul est condamné.

Enfin, la richesse principale vient de la qualité des relations sociales, et pour l’humain en particulier c’est ce critère qui détermine le maintien en santé le plus longtemps possible.

De quoi méditer et avancer sur des solutions face aux différents défis et trnasformations économiques, sociaux et environnementaux de notre époque !

Chez AURATORIA, nous croyons fondamentalement depuis l’origine à la force du collectif et de la collaboration, pour les dirigeants et les managers comme les équipes et les organisations, et nous vous proposons des services qui s’adaptent aux modes de travail et besoins de votre organisation :
distanciel, présentiel, hybride.
Rencontrons-nous !